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Photo du rédacteurpsy beaulieu

Coronavirus, épidémie, confinement...

Dernière mise à jour : 15 mars 2020

Nous venons de recevoir l'état d'alerte 3 en France.

Déjà depuis quelque temps, l'épidémie du Coronavirus nous inquiète. De la peur bleue au déni total, personne ne peut rester insensible à toutes ces informations menaçantes et contradictoires qui pleuvent dans les médias. La crainte d'être malade, l'idée de mourir, la culpabilité d'être porteur sain et de transmettre la maladie à nos proches, l'angoisse que l'on ne nous dise pas tout, la solitude à l'idée du confinement, l'abattement des parents qui ne peuvent pas garder leurs enfants, l'incertitude face à l'attitude à adopter, pire peut-être la peur de l'autre, qui tousse, qui porte un masque et que l'on vient de croiser...

Même sans connaître une seule personne atteinte du virus, nous sommes assaillis par ces sentiments. Alors, on en rigole, on se salue avec les coudes d'un air bravard, on se transfère les bons mots sur facebook, on se scandalise en public de ceux qui dévalisent les supermarchés mais on court en faire autant, on écoute les infos, les intox, les discours de notre président ou de ses représentants, on ferme nos magasins, nos restaurants, nos cinémas, bref, le Covid-19 est sur toute nos bouches, et nous a déjà tous contaminés virtuellement.

Comment gérer ce nouveau stress ? Comment passer de l'hyperactivité de notre époque à cet état de confinement forcé ? Comment se projeter dans cet état de guerre alors qu'on est en paix ? Comment faire face aux crises de panique de certains, aux simples angoisses des autres ?

En 1347, la peste noire rencontre la mort et lui dit "si tu veux, je peux tuer 5000 personnes en un an", "banco" répond la mort. Un an plus tard, elles se retrouvent et la mort s'exclame " tu avais dit que tu pourrais tuer 5000 personnes mais tu en as tué 100 fois plus !" "Pas du tout", répond la peste, "j'en ai bien tué 5000, les autres sont mortes de peur"

En effet, s'il faut se protéger du virus, se laver les mains, ne pas se toucher, tousser dans son coude, il faut surtout essayer de se préserver de la peur. Plus facile à dire qu'à faire sans doute, mais pas impossible.

Tout d'abord, la peur vient emballer notre système nerveux sympathique, qui va sécréter l'adrénaline et préparer notre corps à la fuite éventuelle face au danger, notre coeur s'emballe, nos mains deviennent moites, et nos capacités cognitives sont toutes tournées vers l'objet de la peur. La première chose à faire est donc de respirer doucement, inspirer sur 5 temps et expirer sur 5 temps jusqu'à ce que notre système nerveux revienne à un niveau normal, à un état de calme. Notre corps ne peut pas à la fois être stressé et pas stressé, nous avons si nous le voulons la capacité de retourner à cet état de calme, alors plutôt que de regarder les infos non stop, écoutons de la musique, faisons des méditations guidées, regardons des films, lisons des livres, préparons de bons petits plats.

Confinés à la maison, seuls, avec notre conjoint que l'on ne voyait plus, sans nos collègues de travail ni nos amis, nous allons nous retrouver face à nous-mêmes comme nous ne nous connaissions pas. Sacré aventure mais qui peut amener avec elle encore une part d'angoisse.

Alors la deuxième chose à faire, et la plus importante, est de parler, de nommer nos peurs, d'essayer de comprendre ce qui réellement nous angoisse, de pouvoir exprimer nos sensations, nos croyances, ce qui se cache derrière tout ça, le sentiment d'abandon, le rejet, l'inconnu... Il serait intéressant de pouvoir mettre en place des groupes de parole par skype afin de pouvoir comprendre, relativiser et mettre en mot ces émotions qui nous assaillent. Ne pas succomber à la panique comme des enfants à l'idée que l'on va tous mourir mais au contraire agir comme des adultes afin d'enrayer l'épidémie, d'éviter qu'elle se propage en citoyen averti et responsable pour que dans quelques temps tout danger soit éloigné. Ne dévalisons pas le papier toilette des grandes surfaces , ne nous faisons pas la bise non plus pour conjurer le sort.

Il y aura bien entendu un "avant" et un "après" le coronavirus, individuel et mondial, mais en attendant, soyons solidaires,respectons les règles de sécurité et entraidons nous... Tout se passera bien.

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